Amandine Henry était une formidable fille qui jouait au foot depuis toute petite. Elle avait un frère jumeau Neymarino. Eux deux avaient 16 ans. Ils aimaient beaucoup leurs parents mère, Kathie et Julien. Amandine avait un petit souci : elle n’a jamais eu le courage de dire à sa famille qu’elle adorait le football. Elle avait raison de s’inquiéter ! Un soir la famille se réunit pour diner. Elle voulait leur annoncer :

« – Maman, papa je voudrais vous annoncer quelque chose. »

Les parents l’écoutent attentivement.

« -Vous savez j’aime bien le foot. »

Son père commence à rire. Sa mère répond : « – IMPOSSIBLE ! Le foot c’est pour les garçons !

– Pourquoi ? Le foot c’est aussi pour les filles. Réplique Amandine.

– Non les filles ça fait les tâches ménagères, ça prépare à manger et ça s’habille en robe rose et non en maillot et short bleu !

– Mais Neymarino s’habille comme il veut lui et pourquoi pas moi

– Tu commences à m’agacer ! File ranger ta chambre !!! »

Son père lui reste silencieux.

Amandine repense à ce que sa mère lui avait dit : « Et si elle avait raison ? Peut-être que je devrais arrêter le foot ? » Murmure-t-elle.

Le soir, après cette discussion son père était très déçu du comportement de la mère et décide de monter dans la chambre de sa fille avec un bol rempli de nourritures et un petit mot qui disait

« Ma chérie pourquoi tiens tu tant au foot ? Réfléchis bien s’il te plait !»

En lisant le mot Amandine se mit à pleurer.

Le dimanche matin Amandine se lève de bonne humeur, elle décide de prendre son argent de poche et de s’acheter des crampons et un uniforme et un sac. Deux heures plus tard, pensant que sa mère était absente, elle revient avec un nouveau sac. Malheureusement, elle était bien à la maison et lui dit : « Où étais-tu passée ?

– Euh…j’étais au magasin. » Amandine était perturbée et ne savait plus quoi dire.

« – Pour acheter quoi ?

– Euh… Mes affaires d’école.

– Et c’est quoi ce nouveau sac ? demande la maman bien intriguée.

– C’est papa qui me l’a offert…Dit-elle toute hésitante.

– Ah bon ? Il ne m’a rien dit c’est étrange. Bon va ranger tes nouvelles affaires. Dit-elle toute étonnée.

Quelques heures plus tard sa mère s’endort. Amandine en profite pour cacher son sac mais à ce moment son père arrive et la voit. Il lui dit : « -Que contient ce sac pour que tu le caches comme ça ?

– Euh rien c’est euh… »

Son père repose la question : « – Alors que contient ce sac ?

– En fait ce sac contient des affaires de foot que j’ai achetés avec l’argent de ma tirelire. Répond Amandine en baissant la tête.

– Quoi ? A qui as-tu demandé ?

– Je vous ai dit à maman et toi l’autre jour que j’adorais le foot.

– Je te comprends ma chérie tu as le droit d’aimer le foot. Bon tu sais quoi, on ne va pas lui dire si tu le veux.

– Oh ! Merci beaucoup papa. J’ai une autre chose à te demander est-ce-que tu peux m’inscrire dans un club de foot s’il te plait ?

– Je ne peux pas, je voudrais bien mais ta mère ne voudra jamais elle est toujours à la maison sauf quand elle fait les courses.

– Voila papa, tu pourras m’inscrire au foot quand elle sera absente.

– Bon d’accord… Elle n’en saura rien et si tu tiens tant au foot je vais le faire, dit le père.

– C’est vrai ? Merci beaucoup papa !

Pendant qu’Amandine et son père s’étaient absentés pour trouver un club, Neymarino qui venait de rentrer à la maison a vu le sac de sa sœur qui n’avait pas eu le temps de le cacher. Très curieux, il ouvre le sac et voit l’uniforme et les affaires de foot.

« – Voyons voir si maman est au courant ? dit Neymarino avec un air malin.

– Maman ! Maman ! crie-il dans toute la maison.

– Qu’est-ce qu’il y a Neymarino ?

– Maman tu étais au courant qu’Amandine avait un uniforme de foot et des crampons ?

– Quoi Amandine joue au foot ?

– Oui apparemment.

– Alors elle m’a désobéi ?

-Je crois bien que oui maman !

Deux heures plus tard Amandine et son père rentrèrent. La mère attendait Amandine avec impatience.

– Tu peux m’expliquer pourquoi tu as des affaires de foot dans ton soi-disant sac d’école ?

– Euh je…bégaye-t-elle en regardant son père.

– C’est les affaires de son amie d’école, dit le père en défendant Amandine.

– Mais qu’est-ce qu’ils font ses affaires chez nous ?

– Il m’a demandé de les garder pour le week-end, répond-elle.

– Je trouve cela étrange mais bon…Et où étiez-vous ?

Le père répond : – On était en courses… euh ? oui en courses !

– Tu es sur ? dit-elle d’un air méchant

– Oh ! ça suffit j’en ai assez de ton comportement ! dit Julien très furieusement.  On n’est pas partis faire des courses, on est partis trouver un club pour ma fille ! Amandine va jouer au foot que tu le veuilles ou non ! Tu n’as jamais vu son talent ! Ce n’est pas parce que toi tu n’as pas réussi à réaliser ton rêve de footballeuse professionnelle qu’Amandine doit s’abstenir elle aussi ! »

Amandine et Neymarino reste étonnés

– Vous ne pouvez pas comprendre c’est pour vous protéger que je ne laisse pas Amandine jouer au foot. J’ai peur qu’elle se blesse très gravement comme moi, explique la mère très honteuse.

– Maman tu as déjà joué au foot ? dit Neymarino étonné.

– Oui mon grand, j’ai déjà joué au foot.

– Les enfants vous feriez mieux de vous asseoir et d’écouter votre mère, elle a quelque chose à vous raconter, dit le père.

– Quand j’avais 10 ans j’aimais le foot comme toi Amandine mais personne ne voulait m’accepter dans un club. Les clubs de filles n’existaient pas à l’époque malheureusement. Avec mon père, nous avons cherché pendant longtemps. J’ai dû m’acharner pour convaincre les entraineurs de m’accepter. J’ai finalement été acceptée dans un club. J’étais la seule fille. Mon talent rendait les garçons de mon club bien jaloux. Personne n’a voulu m’accepter, ni même devenir mon ami. Ils m’embêtaient constamment, ils m’insultaient tout le temps et l’entraineur ne disait rien. Il le savait et il le voyait, mais ne faisait vraiment rien. Moi, je ne voulais pas quitter le club et je subissais sans rien dire à personne.

Lors d’un match j’ai voulu taper dans le ballon pour marquer mais un des garçons de mon équipe m’a poussé et je suis tombée très gravement. Je me suis fracturée les deux jambes, je me suis cassée l’épaule et enfin je me suis ouverte le menton.

Depuis ce jour, je n’ai plus mis un pied sur un stade. J’ai été vexée, déçue, humiliée et j’ai fini par abandonner mon rêve. Voilà pourquoi je ne veux pas que tu sois footballeuse Amandine. Je n’avais pas envie que les garçons t’harcèlent physiquement ou mentalement. Je ne veux pas que ton rêve soit brisé. Ton père a peut-être raison, tu as le droit comme tout le monde de réaliser tes rêves.  Peut-être que les mentalités ont évolués aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais je ne vais pas m’opposer à ce que ton père vient de faire : tu peux rester dans ce club et faire du football mais à la moindre bavure je veux que tu nous le dises et que tu arrêtes tout !

– Alors ça veut dire que j’ai le droit de jouer au foot ? repris Amandine toute excitée.

– Oui sur ma chérie, j’accepte !

– Merci beaucoup papa et maman ! »

Les parents sont émus de voir leur fille aussi contente.

« – Désolé pour tout ce que je t’ai dit sœurette, s’excuse Neymarino. J’étais assez jaloux de ton talent, du coup j’étais content de savoir que tu n’avais pas le droit de faire du foot. On fait la paix ? Demande-t-il ?

– Bien sûr ! ce n’est pas grave entre frère et sœur ça arrive, ne t’inquiète pas c’est déjà oublié.

– Merci, maintenant je jouerais toujours au foot avec toi, même si tu joues mieux que moi et je ne m’occuperai plus des moqueries de mes copains. Je sais que leur comportement est bête car fille ou garçon on est tous égaux et le plus important c’est de réaliser ses rêves !