Nicolas était le seul garçon dans une famille de cinq filles. La grande sœur s’appelait Léa ; elle aimait se maquiller, la deuxième s’appelait Christelle ; elle adorait les bijoux, la troisième s’appelait Lina et elle ne portait que des robes, la quatrième s’appelait Inès et avait de longs cheveux et la dernière s’appelait Melissa et aimait se faire les ongles.
Nicolas voyait ses sœurs se maquiller, mettre des robes, avoir des longs cheveux et il voulait devenir comme elles. Il voulait parler à ses parents :
« – Papa, maman ? Je voudrais vous dire quelque chose de très importante.
– Oui dis-nous ?
– Je veux me maquiller et mettre des robes comme mes sœurs, répond Nicolas.
– Pardon ?
Mais qu’est-ce que tu racontes Nicolas ? Les garçons ne se maquillent pas et ne mettent pas de robe ? Arrête tes bêtises et va réviser tes leçons, dit la maman d’un air moqueur.
Le garçon s’est senti humilié et courut dans sa chambre en pleurant.
Ses sœurs le réconfortèrent :
« – Ne t’inquiète pas Nicolas, nous on te soutient, ne soit pas triste, ils finiront par comprendre un jour tu verras. »
Un jour, ses parents l’emmènent chez ses grands-parents.
« -Bonjour Nicolas comment tu vas ? dirent les grands parents
-Bonjour grand père et grand-mère, moi ça ne va pas et je vais vous expliquer pourquoi.
Je veux être comme mes sœurs, me maquiller et mettre des robes mais maman et papa ne veulent pas.
La grand-mère répond : « Tes parents ont raison car les garçons ne se maquillent pas ne mettent pas de robes ! Tu es très bien comme tu es !
– Non je ne veux pas être comme je suis,
– Qu’est-ce que tu veux changer ?
– Je veux me maquiller, mettre des robes et avoir des cheveux plus longs, dit-il en criant.
-Non, mais Nicolas arrête tes bêtises, dit la grand-mère. Moi à mon époque ce n’était pas comme ça les garçons ne se maquillaient pas et ne mettaient pas de robe. Ils faisaient du foot et les filles s’étaient le contraire à la maison et le ménage avec maman.
Donc c’est pour ça que je suis d’accord avec tes parents. »
Le grand père reste silencieux. Nicolas sort dans le jardin et reste seul.
-Nicolas, je veux te parler, dit le grand père, viens dans le salon. J’ai entendu ta conversation de tout à l’heure, moi je suis avec toi car quand j’étais petit je voulais devenir une fille mais je n’ai pas pu, tout le monde me l’a interdit, donc c’est pour cela que je te soutiens.
– Donc tu me comprends, je ne suis pas le seul garçon de la famille à avoir ce rêve ?
– Maintenant on doit convaincre tes parents et ta grand-mère de te laisser ce que tu veux !
– Mais comment on va faire pour les convaincre ? demanda Nicolas.
– Je vais appeler tes parents, allons voir ta grand-mère…
– Mamie, il faut que tu acceptes ma décision, dit timidement Nicolas.
La grand-mère était sur le point de répondre quand son époux l’interrompit.
– Ma chérie tu peux le laisser devenir une fille parce qu’on n’est plus à ton époque maintenant on peut devenir ce qu’on veut de nos jours.
– Je sais mais je ne suis pas d’accord ! Regarde comme il est beau comme ça. S’il change les gens se moqueront de nous et surtout de lui. Ils vont dire que nous ne savons pas éduquer nos petits-enfants.
– Bon arrêtons de parler, demain je te donne à toi et aux parents de Nicolas un rendez-vous, venez ensemble et vous verrez.
La grand-mère accepta toute intriguée.
Le lendemain, toute la famille se retrouva à l’association Pépita. Il y avait beaucoup de monde. Des filles, des garçons, des adultes. Tout le monde était timide. Petit à petit, ils commencèrent à parler avec les membres de l’association. Les parents ont vite été convaincus. Le témoignage d’autres parents les a aidés. Seule la grand-mère ne changea pas d’avis directement. Après plusieurs semaines, elle sentit l’envi et le besoin de se rendre à l’association seule. Elle se dit que le plus important était le bonheur de son petit-fils. Un jour, elle décida de lui faire une surprise en l’invitant à faire les magasins.
« -J’ai enfin compris Nicolas, dit-elle, le plus important pour moi et ton bonheur et si ton bonheur c’est de devenir une fille, et bien je l’accepte. L’association m’a fait changer d’avis et je les en remercie. Je suis devenue membre d’ailleurs et pour fêter cela nous allons acheter des robes et passer chez le coiffeur ! »
Nicolas serra fort sa grand-mère en la remerciant.
Depuis ce jour, tout avait changé. Nicolas fit des études pour devenu maquilleur professionnel grâce au soutien de ses grands-parents. Quant à ses parents, ils lui rendirent visite deux jours par semaines dans son nouveau studio. Au fil du temps, il fonda une famille et devint le plus grand professionnel du monde ; tout le monde voulait avoir une place dans son salon.